Pourquoi les aides alimentaires n'éradiquent pas la famine ?
On dispose aujourd’hui de suffisamment de moyens qu’il soit financier ou matériels pour faire disparaître définitivement la famine dans le monde et pourtant on le voit encore avec l’actualité récente. Ce n’est pas le cas. La production de nourriture surpasse de loin nos besoins. Des organisations ont été créées pour éviter les famines. Le droit à l’alimentation est reconnu depuis 1948 dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Alors, comment se fait-il que certaines régions soient toujours privées de nourriture en 2011 ?
L’exemple du Sahel dont 20% du PIB vient de l’aide humanitaire est un exemple pertinent pour illustrer les limites de l’aide humanitaire. On y accuse les associations de vouloir imposer leur modèle de développement sans tenir compte des spécificités des populations. Par ailleurs, l’aide est inégalement répartie et ce sont les hommes pas trop pauvres et rassemblés dans des groupes qui sont les principaux bénéficiaires. Malgré de réels succès (éducation, infrastructures), l’aide a peu touché les plus pauvres et n’a pas résolu les problèmes de fond (elle se concentre excessivement sur les crises aiguës). Pour accroître son efficacité, il faudrait qu’elle cesse d’être délivrée sans condition et surtout qu’elle soit gérée par les États eux-mêmes et non par des organisations du Nord dont le principal objectif est de maintenir une chasse gardée en Afrique. Bien sûr, ce serait mieux si les États eux-mêmes pouvaient s’occuper de gérer les aides, mais l’expérience a prouvé qu’ils ne le font pas. Par ailleurs, certes, les ONG sont parfois instrumentalisées par les États du Nord afin de garder le contrôle sur un pays, mais elles restent non gouvernementales. On ne peut pas dire ça à quelqu’un qui passe son temps à aider des pauvres gens dans les camps de réfugiés.