Gisele Freund : biographie
Photographe allemande (1908-2000), Gisèle Freund saura, par sa manière d'aborder la photographie, capter le regard d'individus peu enclins à se laisser piéger par l'œil de l'objectif, d'Henri Michaux à Samuel Beckett. D'origine juive, Gisèle Freund, née à Berlin, se passionne très tôt pour la photographie, à tel point de rédiger une thèse sur "La Photographie en France au XIXème siècle" (rééd. 1936).
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Premiers pas
Fuyant l'Allemagne à l'arrivée d'Hitler en 1933, elle s'installe à Paris où elle poursuit ses études à la Sorbonne et devient l'amie de la libraire Adrienne Monnier grâce à qui elle rencontre et immortalise les plus grands noms de la littérature française.
Sa carrière
Combien sont-ils à avoir accepté de poser devant son objectif ? Virginia Woolf, James Joyce, qui fréquentaient la librairie "Shakespeare and Co" de l'amie intime d'Adrienne Monnier, André Malraux, Michel Leiris, Marguerite Yourcenar, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Samuel Beckett et Henri Michaux, le plus réfractaire à la pose photogénique, tous ont tenu à être immortalisés par elle. Dès 1938, elle utilise un procédé permettant de réaliser des photos en couleurs, dont les portraits d'Henri Michaux et de Susana Soca, amie du poète belge. La Seconde Guerre mondiale la contraint à se réfugier en Argentine où elle rencontre Victoria Ocampo, sœur de Susana Soca et fondatrice de la revue "Sur". C'est l'époque où elle rencontre également Jorge-Luis Borgès. De retour en France en 1946, elle entre à l'agence "Magnum" en 1948 (elle en sera la première femme) qu'elle sera, suspectée de communisme, contrainte de quitter en 1954.
Son action
Réalisatrice du portrait officiel du président François Mitterrand en 1981, le Centre Georges-Pompidou lui consacre une grande rétrospective en 1991. Tous les portraits de Gisèle Freund ont été réalisés sans retouche, ce qui en fait leur force.
De sa manière d'aborder la photographie de gens célèbres, elle disait : "À l'époque où je les ai photographiés, ils n'étaient connus que d'un public restreint. Ce n'est que des décennies plus tard que leurs œuvres sont devenues célèbres et connues dans le monde entier.
Quand les idées énoncées dans un livre nous ont plu, nous aimons voir le visage de celui qui les a exprimées". Parmi les ouvrages qu'elle aura laissés, citons :
"Le Monde et ma caméra", 1970.
"Mémoires de l'œil", 1977.
"Itinéraires", 1985.
"Catalogue de l'œuvre photographique de Gisèle Freund", 1991.
"Gisèle Freund, portrait", 1991.