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La Poésie

La poésie est un moyen pour certains de se libérer d'un poids mais malheureusement peu de gens s'y intéresse. C'est grâce à tous ceux qui intéresse à la poésie qui la font vivre Nous avons aussi un page Facebook pour plus de visibilité.

Tags associés : poesie, citation, grand auteur

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481 posts

05/11/2018

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Articles récents de cette communauté

Victor SEGALEN (1878 - 1919) - Stèles, 1973

Victor SEGALEN (1878 - 1919) - Stèles, 1973

NUEES Ce sont les pensées visibles du haut et pur Seigneur Ciel. Les unes compatissantes, plei- nes de pluie. Les autres roulant leurs soucis, leurs justices et leurs courroux sombres. Que l'homme recevant mes largesses ou courbé sous mes coups connaisse à travers moi le Fils les desseins du Ciel ancestral. Pour cela j'ai nommé l'hymne de mon r
Max JACOB (1876 - 1944) - Le cornet à dès, 1917

Max JACOB (1876 - 1944) - Le cornet à dès, 1917

DANS LA FORÊT SILENCIEUSE Dans la forêt silencieuse, la nuit n'est pas encore venue et l'orage de la tristesse n'a pas encore injurié les feuilles. Dans la forêt silencieuse où les Dryades ont fui, les Dryades ne reviendront plus. Dans la forêt silencieuse, le ruisseau n'a plus de vagues, car le torrent coule presque sans eau et tourne. Dans
Guillaume APOLLINAIRE - Alcools, 1969

Guillaume APOLLINAIRE - Alcools, 1969

LES CLOCHES Mon beau tzigane, mon amant Ecoute les cloches qui sonnent Nous nous aimions éperdument Croyant n'être vus de personne Mais nous étions bien mal cachés Toutes les cloches à la ronde Nous ont vus du haut des clochers Et le disent à tout le monde Demain Cyprien et Henri Marie Ursule et Catherine La boulangère et son mari Et puis Ge
Jean COCTEAU (1889 - 1963) - Plain-chant (Mon ange, vois je te loue...,1923)

Jean COCTEAU (1889 - 1963) - Plain-chant (Mon ange, vois je te loue...,1923)

Mon ange, vois, je te loue, Après t'avoir oublié. Par le bas je suis lié A mes chaussures de boue. Notre boue a des douceurs, Notre humaine, tendre boue, Mais tu me couches en joue, Ange, soldat des neufs soeurs. Tu sais quel est sur ta carte Mon mystérieux chemin, Et dès que je m'en écarte, Tu m'empoignes par la main. Ange de glace, de menth
Henri MICHAUX (1899 - 1984) Un certain Plume, 1930

Henri MICHAUX (1899 - 1984) Un certain Plume, 1930

MON SANG Le bouillon de mon sang dans lequel je patauge Est mon chantre, ma laine, mes femmes. Il est sans croûte. Il s'enchante, il s'épand. Il m'emplit de vitres, de granits, de tessons. Il me déchire. Je vis dans les éclats. Dans la toux, dans l'atroce, dans la transe il construit mes châteaux Dans des toiles, dans des trames, dans des tach
Jean FOLLAIN (1903 - 1971) - Espace d'instants, 1971

Jean FOLLAIN (1903 - 1971) - Espace d'instants, 1971

ON VOIT Par le monde on voit chambres rouges avenues à flambeaux femmes aux orteils posés sur des terres chaudes invitations à mourir faites la nuit comme le jour parfois près de l'usine atomique des glaneuses penchées jusqu'au soir.
Louis ARAGON (1897 - 1982) - Feu de joie, 1920

Louis ARAGON (1897 - 1982) - Feu de joie, 1920

PARTI-PRIS Je danse au milieu des miracles Mille soleils peints sur le sol Mille amis Mille yeux ou monocles m'illuminent de leurs regards Pleurs de pétrole sur la route Sans perdu depuis les hangars Je saute ainsi d'un jour à l'autre rond polychrome et plus joli qu'un paillasson de tir ou l'âtre quand la flamme est couleur du vent Vie ô paisib
Robert DESNOS (1900 - 1945) - Contrée, 1944

Robert DESNOS (1900 - 1945) - Contrée, 1944

LE PAYSAGE J'avais rêvé d'aimer. J'aime encor mais l'amour Ce n'est plus ce bouquet de lilas et de roses Chargeant de leurs parfums la forêt où repose Un flamme à l'issue de sentiers sans détours. J'avais rêvé d'aimer. J'aime encor mais l'amour Ce n'est plus cet orage où l'éclair superpose Ses bûchers aux châteaux, déroute, décompose,
Joë BOUSQUET (1897 - 1950) - La Connaissance du soir, 1945,1947

Joë BOUSQUET (1897 - 1950) - La Connaissance du soir, 1945,1947

LA NUIT MÛRIT En cherchant mon coeur dans le noir mes yeux cristal de ce que j'aime s'entourent de moi sans me voir Mais leur ténèbre est l'amour même où toute onde épousant sa nuit dans mes jours se forge un sourire Afin qu'aux traits où je le suis Sa transparence ait pour empire Mon corps en soi-même introduit
Tristan TZARA (1896 - 1920) - Indicateur des chemins de fer, 1928

Tristan TZARA (1896 - 1920) - Indicateur des chemins de fer, 1928

BIFURCATION je ne veux pas te quitter mon sourire est attaché à ton corps et le baiser de l'algue à la pierre à l'intérieur de mon âge je porte un enfant gai et bruyant il n'y a que toi qui saches le faire sortir du coquillage comme l'escargot avec de fines voix parmi l'herbe il y a les mains fraîches des fleurs qui se tendent vers moi mais
Pierre-Jean JOUVE (1887 - 1976) - Mélodrame, 1957

Pierre-Jean JOUVE (1887 - 1976) - Mélodrame, 1957

Les soleils disparus sont des mots éternels Dont la forme arrondie a cette forme : extase De terre musicienne et de verdure et d'or De village pendu au balcon le plus rare De prairie et de roc glaciaire entremêlés ; Ô beauté de là-bas, songe de l'extrême heure, Un furieux brasier d'automne se formait Aux vallées par dessous les herbes potag
Max JACOB (1876 - 1944) - Sacrifice Impérial (1929)

Max JACOB (1876 - 1944) - Sacrifice Impérial (1929)

LA TERRE Envolez-moi au-dessus des chandelles noires de la terre, au-dessus des cornes venimeuses de la terre. Il n'y a de paix qu'au-dessus des serpents de la terre. La terre est une grande bouche souillée, ses hoquets, ses rires à gorge déployée, sa toux, son haleine, ses ronflements quand elle dort me triturent l'âme. Attirez-moi dehors ! S
SULLY PRUDHOMME (1839 - 1907) - Stances et Poèmes, 1865

SULLY PRUDHOMME (1839 - 1907) - Stances et Poèmes, 1865

PENSEE PERDUE Elle est si douce la pensée Qu'il faut, pour en sentir l'attrait, D'une vision commencée S'éveiller tout à coup distrait. Le coeur dépouillé la réclame ; Il ne la fait point revenir, Et cependant elle est dans l'âme, Et l'on mourrait pour la finir. A quoi pensais-je tout à l'heure ? A quel beau songe évanoui Dois-je les larm
Jean LORRAIN (1855 - 1906) - La Forêt bleue, 1883

Jean LORRAIN (1855 - 1906) - La Forêt bleue, 1883

LES ZINGARIS Par la forêt et la ravine, La lèvre rouge te les fronts bruns Les zingaris, fils des vieux Huns, Vont chevauchant, tribu divine. Ils ouvrent au vent leur narine Et mordent aux fruits des nerpruns, Qui saignent, et les grands parfums Des bois imprègnent leur poitrine. Drapés dans des manteaux déteints, Et la peau couleur de gratins
Maurice ROLLINAT (1846 - 1903) - Les Névroses, 1883

Maurice ROLLINAT (1846 - 1903) - Les Névroses, 1883

LE VENT D'ETE Le vent baise et caresse La nature tout doucement : On dirait un souffle d'amant Qui craint d'éveiller sa maîtresse. Bohémien de la paresse, Lazzarone du frôlement, Le vent d'été baise et caresse La nature tout doucement. Oh ! quelle extase enchanteresse De savourer l'isolement, Au fond d'un pré vert et dormant Qu'avec une si m
Robert de MONTESQUIOU (1855 - 1921) - Le Chef des odeurs suaves, 1893

Robert de MONTESQUIOU (1855 - 1921) - Le Chef des odeurs suaves, 1893

LUCIFERS Les étoiles des lys ont éclairé la plaine... Les pétales de l'astre ont éclos dans la nuit ; De constellations de fleurs la route est pleine, Et de moissons de feux la voûte brille et luit. Les anges ont baissé leurs yeux sur les prairies, Les hommes ont levé leurs yeux vers les azurs ; Et l'échange s'est vu des blanches confréri
Paul VALERY (1871 - 1945) - Alphabet, 1924

Paul VALERY (1871 - 1945) - Alphabet, 1924

On se tait. Un silence ce à présent, fait de nous deux, se porte avec une lenteur chargée de charges invisibles, un poids écrasant de séparation, une masse d'amertume contractée, un bloc de tendresse toute prise dans sa profondeur, et plus dure que glace, - vers nul point du jardin, nulle préférence de fleur, ni de bel arbre, ni de lieu plu
Jean TARDIEU (1903 - 1995) - La part de l'ombre, 1937- 1967

Jean TARDIEU (1903 - 1995) - La part de l'ombre, 1937- 1967

UBIQUITE Obsédante montagne ! Moi-même en haut, libre dans le soleil, cherchant quelqu'un d'oublié ou d'absent. Moi-même en bas au bord du gouffre au même instant. Là-haut je vais je viens, je suis à tous les carre- fours de l'air. L'herbe est très verte et la buée tra- versée de lumière m'entoure des pieds à la tête. Gai, gai, je chan
José-Maria de HEREDIA (1842 - 1905) - Les Trophées, 1893

José-Maria de HEREDIA (1842 - 1905) - Les Trophées, 1893

LE LABOUREUR Le semoir, la charrue, un joug, des socs luisants, La herse, l'aiguillon et la faulx acérée Qui fauchait en un jour les épis d'une airée, Et la fourche qui tend la gerbe aux paysans ; Ces outils familiers, aujourd'hui trop pesants, Le vieux Parmis les voue à l'immortelle Rhée Par qui le germe éclot sous la terre sacrée. Pour lu
Antonin ARTAUD (1896 - 1948) - L'Art et la Mort, 1956

Antonin ARTAUD (1896 - 1948) - L'Art et la Mort, 1956

L'AMOUR SANS TRÊVE Ce triangle d'eau qui a soif cette route sans écriture Madame, et le signe de vos mâture sur cette mer où je me noie Les messages de vos cheveux le coup de fusil de vos lèvres cet orage qui m'enlève dans le sillage de vos yeux. Cette ombre enfin, sur le rivage où la vie fait trêve, et le vent, et l'horrible piétinement d
René CHAR (1907 - 1988) - Fureur et Mystère, 1962

René CHAR (1907 - 1988) - Fureur et Mystère, 1962

LE THOR Dans le sentier aux herbes engourdies où nous nous étonnions, enfants, que la nuit se risquât à passer, les guêpes n'allaient plus aux ronces et les oiseaux aux branches. L'air ouvrait aux hôtes de la matinée sa turbulente immensité. Ce n'étaient que filaments d'ailes, tentation de crier, voltige entre lumière et transparence. Le
Philippe JACCOTTET (1925 - ) - Poésies, 1945 - 1967

Philippe JACCOTTET (1925 - ) - Poésies, 1945 - 1967

LUNE A L'AUBE D'ETE Dans l'air de plus en plus clair scintille encore cette larme ou faible flamme dans du verre quand du sommeil des montagnes monte une vapeur dorée Demeure ainsi suspendue sur la balance de l'aube entre la braise promise et cette perle perdue
André VELTER  (1945 - ) - L'amour extrême et autres poèmes pour Chantal Mauduit, 2007

André VELTER (1945 - ) - L'amour extrême et autres poèmes pour Chantal Mauduit, 2007

JUSQU'OU Il y a sur la terre Plus d'une Auberge du Bout du Monde Où tu m'attends Pas d'abri sur les lointains Le vent me couvre Je ne sais ce qu'il emporte Jusqu'où faut-il donc que je marche Le jour en plein désert Le soir sur des feuilles mortes Si je m'arrête c'est là Que le souffle me manque Et le coeur aussi Tu es toute dans le suspens de
Pablo NERUDA (1904 - 1973) - Résidence sur la terre, 1972

Pablo NERUDA (1904 - 1973) - Résidence sur la terre, 1972

MALEDICTION je jure que de ta bouche de soif surgiront les pétales du pain, l'épi consacré, répandu. Maudits soient-ils, maudits, maudits ceux qui avec la hache et le serpent atteignirent ton sable terrestre, maudits ceux qui attendirent ce jour pour ouvrir la porte de la demeure au maure et au bandit : qu'avez-vous gagné ? Apportez, apportez
Gaston PUEL (1924 - 2013) - L'Incessant, l'incertain, 1987

Gaston PUEL (1924 - 2013) - L'Incessant, l'incertain, 1987

L'INCESSANT, l'INCERTAIN XIX Nous chantons, maladroits, incertains. La terre oeuvre sans répit, bouche d'ombre accordée : les graines lèvent, les arbres bruissent. Nous chantons de amours d'épervier, des ruptures tragi- ques, des douleurs échevelées. La terre gorgée de pluie vocalise avec l'herbe future, soupire avec nos morts dans les foss
Anne HEBERT (1916 - 2000) - Poèmes, 1960

Anne HEBERT (1916 - 2000) - Poèmes, 1960

NEIGE (in Mystères de la Parole) La neige nous met en rêve sur de vastes plaines, sans traces ni couleurs Veille mon coeur, la neige nous met en selle sur des coursiers d'écume Sonne l'enfance couronnée, la neige nous sacre en haute mer, plein songe, toutes voiles dehors La neige nous met en magie, blancheur étale, plumes gonflées où perce l
Richard ROGNET (1942 - ) - L'Epouse émiettée, 1977

Richard ROGNET (1942 - ) - L'Epouse émiettée, 1977

La pluie m'ouvre pour toi des perspectives de joies que les meilleurs souvenirs n'égaleront jamais. Sous les tuiles, un oiseau se permet le silence, tandis que toi, petite femme des fleurs peintes, tu concentres le temps dans un lieu d'Alsace que j'ignore. Il faudrait trop de poèmes vivants, trop de gousses, trop de salive, pour faire le tour des
Robert DESNOS (1900 - 1945) - Destinée arbitraire, 1944-1963

Robert DESNOS (1900 - 1945) - Destinée arbitraire, 1944-1963

BONJOUR, BONSOIR - Les Nuits Blanches Il est nuit sois la flamme Et la rougeur qui colore les nuages Bonjour Monsieur, Bonsoir Madame Vous ne paraissez pas votre âge Qu'importe si vos étreintes Font saigner les autres jumeaux Qu'importe si ta face est peinte si le givre brille aux rameaux De granit ou de marbre Votre âge paraîtra Et l'ombre des
Philippe JACCOTTET (1925 - ) - Poésies, 1945 - 1967

Philippe JACCOTTET (1925 - ) - Poésies, 1945 - 1967

OISEAUX, FLEURS et FRUITS Toute fleur n'est que de le nuit qui feint de s'être rapprochée Mais là d'où son parfum s'élève je ne puis espérer rentrer c'est pourquoi tant il me trouble et me fait si longtemps veiller devant cette porte fermée Toute couleur, toute vie naît d'où le regard s'arrête Ce monde n'est que la crête d'un invisible
Paul VALERY (1871 - 1945) - Charmes, 1922

Paul VALERY (1871 - 1945) - Charmes, 1922

LES PAS Tes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets et glacés. Personne pure, ombre divine, Qu'ils sont doux, tes pas retenus ! Dieux...tous les dons que je devine Viennent à moi sur ces pieds nus ! Si, de tes lèvres avancées, Tu prépares pour l'apaiser, A l'habitant de mes pens
Jean-Aubert LORANGER (1896 - 1942) - Les Atmosphères, 1920

Jean-Aubert LORANGER (1896 - 1942) - Les Atmosphères, 1920

MOMENTS III L'horloge cogne sur le silence Et le cloue, par petits coups, A mon immobilité. Rien n'est plus de l'extérieur, Ici, que la nuit d'ailleurs, La nuit dans le corridor Où ma lampe allume L'espace ouvert d'une porte. Des pointes d'ombre persistent Attachées aux encoignures, On dirait des découpures D'une nuit encore plus vraie Que la
Jean FOLLAIN (1903 - 1971) Exister, 1969

Jean FOLLAIN (1903 - 1971) Exister, 1969

LES JARDINS S'épuiser à chercher le secret de la mort fait fuir le temps entre les plates-bandes des jardins qui frémissent dans leurs fruits rouges et dans leurs fleurs. L'on sent notre corps qui se ruine et pourtant sans trop de douleurs. L'on se penche pour ramasser quelque monnaie qui n'a plus cours cependant que s'entendent au loin des cris
SAINT-AMANT (1594 - 1661) - Seconde Partie des Oeuvres poétiques, 1643

SAINT-AMANT (1594 - 1661) - Seconde Partie des Oeuvres poétiques, 1643

L'HIVER DES ALPES Ces atomes de feu qui sur la Neige brillent, Ces étincelles d'or, d'azur et de cristal Dont l'Hiver, au Soleil, d'un lustre oriental Pare ses cheveux blancs que les vents éparpillent ; Ce beau Coton du Ciel, de quoi les monts s'habillent, Ce Pavé transparent fait du second Métal, Et cet air net et sain, propre à l'esprit vita
Geoges-Emmanuel CLANCIER  1914 - 1981) - Une voix, 1956

Geoges-Emmanuel CLANCIER 1914 - 1981) - Une voix, 1956

DANS NOS YEUX Dans nos yeux les bleuets s'ouvraient, Toutes les routes partaient de nos mains, Un cheval de feu noir derrière la haie luisait. Les seins d'une fille qui chantait sa peine, Qui chantait son corps de terre perdue, <les bras, les cheveux, le cœur d'une fille... Ses cuisses portaient un sauvage printemps.
Paul-Jean TOULET (1867 - 1920 - Les Contrerimes, 1921

Paul-Jean TOULET (1867 - 1920 - Les Contrerimes, 1921

LES CONTRERIMES XII L'hiver bat la vitre et le toit. Il fait bon dans ta chambre, A part cette sale odeur d'ambre Et de plaisir. Mais toi, Les roses naissent sur ta face Quand tu ris près du feu... Ce soir tu me diras adieu, Ombre, que l'ombre efface.
Alain BORNE (1915 - 1962) - Terre de l'été, 1946, 1978

Alain BORNE (1915 - 1962) - Terre de l'été, 1946, 1978

INTOLERABLE JOUR Intolérable jour. Changer le sang contre de l'eau. Les moissons crient le long des routes où la poussière taille ses aveuglants manteaux, chair répandue, pavots vifs des chars. Le soleil envolé tire l'eau de nos puits et les ruisseaux se taisent sous les joncs fascinés. Le désir est déjà dans la proie convoitée que la sue
Luc BERIMONT (1915 - 1983) - L'Herbe à tonnerre, 1958

Luc BERIMONT (1915 - 1983) - L'Herbe à tonnerre, 1958

LA NUIT D'AUBE Une rose a percé la pierre de la neige Une rose a percé la pierre de l'hiver Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges Une rose a percé la pierre de la neige. Une rose a tremblé sur la paille, à l'auberge L'ange au gantelet noir roule sous les sapins Une rose a tremblé, plus frileuse qu'un cierge La neige lacérait le
Jean-Claude RENARD (1922 - 2002) - Toutes les îles sont secrètes, 1984

Jean-Claude RENARD (1922 - 2002) - Toutes les îles sont secrètes, 1984

RITES IV L'aile pure parut sur la mer gelée : attirant le vent - les chevaux. Lui reprit le bâton de prière, marcha vers les domaines où fume le sang d'aigle et toucha l'herbe mythique. Les pluies eurent des fraîcheurs de pommes. Alors, entouré de cerfs, il dressa la pierre de magie.
Alexandre VOISARD (1930 - ) - Le Dire le faire, 1991

Alexandre VOISARD (1930 - ) - Le Dire le faire, 1991

Assieds-toi parmi les abeilles au pied du rempart de ronces écoute sangloter les étamines fais semblant de parler le langage du petit géranium on te fera crédit et tu pourras abuser impunément des étrangères qu'enivre la moindre odeur de menthe froissée loin des yeux loin du miel.
Jacques REDA (1929 - ) - La Tourne, 1976

Jacques REDA (1929 - ) - La Tourne, 1976

Ce que j'ai voulu c'est garder les mots de tout le monde ; Un passant parmi d'autres, puis : plus personne (sinon Ce bâton d'aveugle qui sonde au fond toute mémoire) Afin que chacun dise est-ce moi, oui, c'est moi qui parle - Mais avec ce léger décalage de la musique A jamais solitaire et distraite qui le traverse.
Henri MICHAUX (1899 - 1984) - Lointain Intérieur, 1938

Henri MICHAUX (1899 - 1984) - Lointain Intérieur, 1938

MON SANG Le bouillon de mon sang dans lequel je patauge Est mon chantre, ma laine, mes femmes. Il est sans croûte. Il s'enchante, il s'épand. Il m'emplit de vitres, de granits, de tessons. Il me déchire. Je vis dans les éclats. Dans la toux, dans l'atroce, dans la transe Il construit mes châteaux, Dans des toiles, dans des trames, dans des tac
Antonin ARTAUD (1896 - 1948) - Textes de la période surréaliste

Antonin ARTAUD (1896 - 1948) - Textes de la période surréaliste

VITRES DE SON Vitres de son où virent les astres, verres où cuisent les cerveaux, le ciel fourmillant d'impudeurs dévore la nudité des astres. Un lait bizarre et véhément fourmille au fond du firmament ; un escargot monte et dérange la placidité des nuages. Délices et rages, le ciel entier lance sur nous comme un nuage un tourbillon d'aile
Jean-Antoine DE BAÏF (1532 - 1589) - Amours de Méline, 1552

Jean-Antoine DE BAÏF (1532 - 1589) - Amours de Méline, 1552

AMOURS DE MELINE (I) Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint : Mets-moi au pays froid où sa chaleur n'atteint Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève : Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève, En franche liberté, en servage contraint : Sois que libre je sois ou prisonn
Pierre TORREILLES (1921 - 2005) - Les Dieux rompus, 1979

Pierre TORREILLES (1921 - 2005) - Les Dieux rompus, 1979

MOULINS FOUDROYES L'après-midi descend, d'apparence incertaine ; chaque pierre affermit ses murs. Bivouac des vents migrateurs, les toits ont disparu. Vers ces moulins énucléés le chemin ruisselant, lumière déconstruite, hisse la nuit ; d'une aube se souvient. Je dis qu'il est une parole entre les mots arrachés et laissés aux choses qui s'
Salah STETIE (1929 - 2020) - L'Etre poupée, 1983

Salah STETIE (1929 - 2020) - L'Etre poupée, 1983

LXXXVII Comme une rose et son dessèchement La poésie appelle les nuages Avec la croix des lampes les plus seules Qui brille au fond des amandiers très blancs La poésie appelle puis appelle Une fillette agnelle par l'esprit Et qui s'en va songe d'argenterie Astrale aussi par la fourche du sang
Joë BOUSQUET (1897 - 1950) - La Connaissance du soir, 1945,1947

Joë BOUSQUET (1897 - 1950) - La Connaissance du soir, 1945,1947

LA NUIT MÛRIT En cherchant mon coeur dans le noir mes yeux cristal de ce que j'aime s'entourent de moi sans me voir Mais leur ténèbre est l'amour même où toute onde épousant sa nuit dans mes jours se forge un sourire Afin qu'aux traits où je le suis Sa transparence ait pour empire Mon corps en soi-même introduit
Alain BOSQUET (1918 - 1998) - Le Tourment de Dieu, 1965)

Alain BOSQUET (1918 - 1998) - Le Tourment de Dieu, 1965)

Je crie pour les enfants perdus. J'écris. Je crie pour la femme éventrée. J'écris. Je crie pour le soleil qu'on souille. J'écris. Je crie pour la ville qu'on brûle. J'écris. Je crie pour l'arbre assassiné. J'écris. Je crie pour le rêve sans fond. J'écris. Je crie pour la planète folle. J'écris de ne pouvoir crier.
Tristan CORBIERE - 1845 - 1875) - Les Amours jaunes, 1873

Tristan CORBIERE - 1845 - 1875) - Les Amours jaunes, 1873

Aumône au malandrin en chasse Mauvais oeil à l'oeil assassin ! Fer contre fer au spadassin ! - Mon âme n'est pas en état de grâce ! - Je suis le fou de Pampelune, J'ai peur du rire de la Lune, Cafarde, avec son crêpe noir... Horreur ! tout est donc sous un éteignoir. J'entends comme un bruit de crécelle... C'est la male heure qui m'appelle.
Charles d'ORLEANS (1394 - 1465) - Rondeaux

Charles d'ORLEANS (1394 - 1465) - Rondeaux

RONDEAU : LE TEMPS A LAISSE SON MANTEAU Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s'est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n'y a ni bête ni oiseau Qu'en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau ! Rivière, fontaine ou ruisseau Portent, en livrée jolie, Gouttes d'argent d'orfèvre
Charles BAUDELAIRE (1821 - 1867) - Les Fleurs du Mal

Charles BAUDELAIRE (1821 - 1867) - Les Fleurs du Mal

XIV - L'HOMME ET LA MER Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait parfois de sa propre rumeur Au bruit de
Paul VALERY (1871 - 1945) - Album de vers anciens

Paul VALERY (1871 - 1945) - Album de vers anciens

FEERIE La lune mince verse une lueur sacrée, Toute une jupe d'un tissu d'argent léger, Sur les bases de marbre où vient l'Ombre songer Que suit d'un char de perle une gaze nacrée. Pour les cygnes soyeux qui frôlent les roseaux De carènes de plume à demi lumineuse, Elle effeuille infinie une rose neigeuse, Dont les pétales font des cercles s
Henri THOMAS (1912 - 1993) - Joueur surpris (1982, éd. Gallimard)

Henri THOMAS (1912 - 1993) - Joueur surpris (1982, éd. Gallimard)

LE FOSSILE CARACTERISTIQUE Je suis du temps où quelqu'un Appartenait à la terre, Dans l'obscurité des longues nuits Et des lentes aurores M'éveillait l'attraction des rêves, Mas j'étais lourd, aucune force N'aurait pu tirer ma charrue Jusqu'à l'étoile la plus proche.
Paul-Jean TOULET (1867 - 1920) - Les Contrerimes

Paul-Jean TOULET (1867 - 1920) - Les Contrerimes

L'IMMORTELLE... L'immortelle et l'oeillet de mer Qui pousse dans le sable, La pervenche trop périssable, Ou ce fenouil amer Qui craquait sous la dent des chèvres Ne vous en souvient-il. Ni de la brise au sel subtil Qui nous brûlait aux lèvres ?
René CHAR (1907 - 1988) - Le Nu perdu (1964 - 1975)

René CHAR (1907 - 1988) - Le Nu perdu (1964 - 1975)

D'UN MÊME LIEN Atome égaré, arbrisseau, Tu grandis, j'ai droit de parcours. A l'enseigne du pré qui boit, Peu instruits nous goûtions, enfants, De pures clartés matinales. L'amour qui prophétisa Convie le feu à tout reprendre. Ô fruit envolé de l'arable Ton futur est un autrefois. Tes ailes sont flammes défuntes, Leur morfil amère rosé
SULLY PRUDHOMME (René PRUDHOMME dit - 1839 - 1907) - Stances et Poèmes, 1865

SULLY PRUDHOMME (René PRUDHOMME dit - 1839 - 1907) - Stances et Poèmes, 1865

ICI-BAS Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts ; Je rêve aux étés qui demeurent Toujours... Ici-bas les lèvres effleurent Sans rien laisser de leur velours ; Je rêve aux baisers qui demeurent Toujours... Ici-bas tous les hommes pleurent Leurs amitiés ou leurs amours ; Je rêve aux couples qui demeurent Toujour
Catulle MENDES (1841 - 1909) - La Grive des vignes, 1895

Catulle MENDES (1841 - 1909) - La Grive des vignes, 1895

LE POETE DOUTE SI LES JEUNES HOMMES ONT RAISON DE CHANGER D'AMOUR Au brin d'herbe qu'elle a quitté Songe la cigale infidèle ; Meilleur exemple, l'hirondelle N'a qu'un nid pour plus d'un été. Vaudras-tu la réalité Bonheur rêvé qui fait fi d'elle ? Au brin d'herbe qu'elle a quitté Songe la cigale infidèle. Pour fragile, hélas ! qu'ait ét
André BRETON (1896 - 1966) - Philippe SOUPAULT (1897 - 1990) - Les Champs Magnétiques

André BRETON (1896 - 1966) - Philippe SOUPAULT (1897 - 1990) - Les Champs Magnétiques

BULLETINS Les gaz incolores sont suspendus Deux mille trois cents scrupules Neige des sources Les sourires sont admis Ne donnez pas les promesses des matelots Les lions des pôles La mer la mer le sable naturel Le perroquet gris des parents pauvres Villégiature des océans 7 heures du soir La nuit du pays de rages Les finances le sel marin On ne v
Jean CAYROL (1911 - 2005) - Miroir de la Rédemption, 1944

Jean CAYROL (1911 - 2005) - Miroir de la Rédemption, 1944

ECRIT SUR LE MUR J'appartiens au silence à l'ombre de ma voix aux murs nus de la Foi au pain dur de la France J'appartiens au retour à la porte fermée Qui frappe dans la cour qui fredonne la paix ? L'aube nourrit la terre à la source du feu J'appartiens au ciel bleu qui souffre sur la pierre.