la poésie, l'écriture, l'engagement, la pensée tranformatrice ont une grande place dans ma vie, j'ai envie de partager cette façon de voir autrement le monde avec ceux qui le veulent
Chroniques, poésies, photos, créations pour illustrer mes voyages, mes rencontres avec les humains solidaires, avec l'Art et les cultures, ici et partout ailleurs. Livres parus à ce jour : "lettres d'Anisara aux enfants du Togo" (Harmattan), "Villes d'Afrique" et "Voyager entre les lignes" (Ed. Le Chien du Vent)
Le pays s'est retrouvé dans la mémoire d'un rêve noir et divisé les hachures de nuit mangent le ciel sans nom le voyage est fini
linogravure sur papier technique 250gr
Je marche sur les pas des premiers pas où le ciel tombe à pic sans l'ombre d'un remords la ville n'oubliera ni les rumeurs secrètes ni le malheur des rues hantées ni les éclats de rire il n'y a que cette eau pour éponger les rêves partir à la dérive et laisser revenir où bon lui semblera le courant qui se perd bien au delà de moi.
Sortie ce matin premier avril à six heures. visite à pied de la petite ville sur des ponts branlants, dans des quartiers où les grands hôtels côtoient des chemins de cabanes près du temple les femmes attendent le passage des bonzes pour leur offrir des nourritures terrestres, le soleil se lève, il fait doux. je m'assieds sur une pierre pour
Comme empierrés au cœur d’invincibles forteresses, nous voici donc bardés de certitudes, assaillis d’ogres guerriers, mâchés de dents serrées à la surface des ombres. nous croyons, nous savons, nous affirmons. ainsi nous oublions que l’art de l’absolue vérité n’est pas un absolu, n’est pas une vérité. encore moins un art. c
Terre saturée de vent contraire qui déchausse les arbres noirs chaque pas espère un autre pas chaque nuage aspire la lumière l'enfant tombe déjà gris que ferons-nous de ce temps mort où les mots étouffent entre les dents qui n'ont plus de bouche
la bouche de la nuit, qui mord d'ennui
J'ai neuf ans, et jamais vu la mer. on roule toute la nuit. au petit jour ma mère me réveille : "viens voir". on franchit la dune. c'est l'immensité. l'absolu, absolument. la vibration grondante d'un infini qui s'ouvre au soleil. alors moi je dis : "je ne savais pas qu'il y avait des barrages sur la mer". puis c'est une autre plage où mon père
Paisibles ils sont assis sur le bord de l'étang le feu ne brûle pas, la fumée ne cache pas de ruines l'explosion ne provoque aucune terreur ils sourient à leur liberté tranquille ensemble ils repartiront sans mal, se tenant par la main la guerre ne les concerne pas c'est ailleurs c'est trop loin de nous
Le noir est toujours beau, dans nos têtes, dans nos vies, on n'a pas peur des ombres, on n'a pas peur des nuits mais au brûlot des mots, à la cendre des peurs, aux puits sans fond d'humanité notre non sera majuscule espérant ce rouge léger qui survole nos désirs en pétales de joie on attendra le beau temps des cerises encore une fois