Le montreur de singe sur la toile sombre du monde, il avance, un pied devant l’autre, paupières écarquillées, tenant par l’épaule son démon velu. le singe grimace, rit, s’agrippe — c’est son double, son fardeau, son miroir. il le montre sans vouloir le montrer, et tous deux se confondent dans la lumière crue. le public, invisible, a

P lic, plac, ploc — sous la pluie fine du monde, elle s’est accroupie, petite ombre blanche, écoutant le murmure du ciel tomber comme un chapelet d’instants fragiles. son regard, grand ouvert, cherche encore l’éclair ou le refuge. le parapluie tracé d’un fil de lumière n’abrite pas son corps, mais son rêve. et dans ce silence mouil

18 décembre 2025 arthur revient par le détour du remake, comme un ready-made inversé : non pas l’objet trouvé élevé au rang d’art, mais l’image déjà là réactivée, déplacée, rejouée. ici, refaire n’est pas copier. c’est prélever dans la mémoire, dans la réserve des formes, dans une collection d’objets en attente. l’ép

Le dragon du jour dans la nuit épaisse du fond, un visage veille, taillé dans le silence et la poussière du temps. il ne parle pas, il retient. sur lui passe un dragon de craie, léger, presque enfantin, un dragon de passage dessiné à main levée comme on note un rêve avant qu’il ne s’efface. ce n’est pas le dragon des légendes, ni cel

“le porteur du nord secret” il ne marche pas vraiment. il se penche — comme on se penche sur le mystère. son pas suspendu touche la terre des signes, là où le sable se souvient des pas des anges. dans sa main tremble un cercle : ce n’est plus une boussole, c’est l’œil de l’esprit, l’étoile captive qui indique non la direction d

La main en écharpe il penche, comme un vent fatigué par sa propre route. son pas cherche la ligne, mais le sol s’efface. la main droite, liée, serrée contre le cœur, garde la mémoire du feu — un geste interrompu, un secret encore brûlant. dans le tissu de l’écharpe, le sang a fait serment de silence. et pourtant, de ses doigts bless

Il y a 365 jours, et chaque jour un pain pour patienter. figure 659 — fragment du grand décompte, où la main façonne encore la matière des jours. dans le noir du temps s’élève une forme, humaine à demi, mémoire d’argile ou d’aube. elle tient son pain comme on tient parole, pain du jour, pain d’attente, levain du monde avant le mon

Voici la liste de tous les textes publiés sur paquet d'art, il suffit de cliquer sur l'article pour que le lien s'active et renvoie à la page correspondante. tous les articles sont de l'auteur sauf mention contraire. bonne lecture. agnan kroichvili 2025 23/12/2025 245 l'homme à la boussole 22/12/2025 243 le joueur du seuil 21/12/2025 242 la main

Le joueur du seuil il sort du noir comme d’un songe d’argile, poussière éveillée sous le vent du silence. ses pieds nus heurtent le sol ancien où dorment les voix que personne n’écoute. sa peau n’est pas peau, mais papier, fibre, cendre, un fragment de mur où le temps s’est inscrit. son visage, fissuré d’éclairs, porte la mémoi

Version poétique — “les gens d’air, figure 658” le 10/10/2025 au commencement, il y eut les petits bonshommes, nés du souffle et du carton, enfants d’un pinceau patient, dressés face au vent. six cent cinquante-six visages d’air, égarés dans un livre unique, où chaque pochoir retenait une respiration. puis vint le millénaire, l