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Dreux Patrick

Dreux Patrick

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la poésie en chemin proche et lointain, passant le long des avenues désertes et des arrière-cours où l'on suspend le temps en vieille lanterne offerte à l'inconnu
Dreux Patrick Dreux Patrick
Articles : 129
Depuis : 31/10/2012
Categorie : Littérature, BD & Poésie

Articles à découvrir

La recluse, fin de la première partie

Elle a aussitôt senti sa présence et un bref instant elle a cru qu’il n’était pas seul. C’était juste une odeur, une odeur nouvelle et pourtant connue. Jérémie lui apporte des fougères, de grandes fougères nervées dures, profondément échancrées, qu’il éparpille d’un geste lent sur la table. Elle aime ce geste, elle aime qu’

Mivatoufè

Mivatoufè a grandi au milieu des femmes, dans un pays où tout ce qui avait été entrepris restait en chantier. Maison en chantier, immeuble en chantier, route en chantier, jardin d’enfant en chantier, aéroport en chantier, hôpital en chantier, école en chantier… Au milieu des femmes, il faut le dire, il se la coulait douce : elles faisaie

Placebo

Oaxébo ne vivait pas à Oaxaca mais un peu partout sur la terre. Il était un peu bête de la tête. Il ne faisait pas la différence entre une aurore boréale et les lumières de la ville en plein pic de pollution, entre un incendie ravageant des récoltes et un crépuscule éclaboussant l’horizon d’or et de rouge en fusion. Comme il s’enth

Le jardin aux lucioles

L’immeuble de la rue Tournefort Un immeuble de trois étages, à quelques pas de la rue du Pot de Fer. Au dix-neuvième siècle c’était une modeste pension. J’y ai laissé quelques robes et quelques nuits blanches, mes illusions aussi, sur les hommes. Aujourd’hui c’est un lieu où cohabitent des histoires qui, à priori, n’ont rien en

Un roi en hiver (incipit)

J’entends les pas d’une personne qui marche sur un sol sonore, phonolithe ou basalte, et puis plus rien. J’ouvre les yeux et sa silhouette se découpe, immobile, hésitante, au bout de ce promontoire où j’aime tant à rêver. Une voix me murmure que c’est impossible, de ma fenêtre je ne saurais le voir, l’entendre. Je suis assis à la

L'homme aux doigts d'allumettes suédoises

Il avait sûrement été troglodyte. La forme de son crâne, les orbites profondes, le front bas, portaient encore l’empreinte de la caverne. Et longtemps ses doigts d’argile rouge, blanche, grise, avaient ressemblé à des craies de couleur. Pourtant déjà, le charbon lui servait à souligner tel ou tel profil animal. En utilisant la couleur

Nuées

L’avance laiteuse des nuées couvrait les hautes prairies Et fantômes d’hier, les noirs troupeaux s’estompaient sans bruit Ouvrant la voie aux songes endormis qui s’échappaient alors A peine dégourdis d’un départ manqué pour la grande nuit De l’hiver Deux petites filles couraient dans les prés verts en se donnant la main Une mère

Le monde à l'estomac

La route avait été harassante, pleine de ruptures, de dénivellations, de fractures. A chaque effondrement de terrain il fallait inventer des contournements, des franchissements, en se gardant bien de regarder dans le vide. Ceux qui s’y risquaient étaient happés ou devenaient hagards pour de bon. On les abandonnait sur le bas-côté avec quel

la solitude est ce qui nous est commun

Le jour où j’ai compris que tu étais seule C’est le jour où tu as été tout au bout de ta décision Toute seule Non pas parce que tu le voulais, tu ne le voulais pas Mais parce que tu avais compris que c’était nécessaire, qu’il fallait Et ce jour là J’ai eu froid dans mes os Tu n’étais plus seule, toute seule à l’accepter Le

La recluse, chapitre 4

Cela ne fut pas facile. Il n’était pas dans sa nature de penser pour les autres. Avec les premiers jours du printemps son pas se fit plus lourd, une pesanteur inconnue s’abattit sur son dos, que n’expliquait ni le poids des ans, ni le travail solitaire, répétitif, mais une vérité toute simple qu’il ne parvenait pas à admettre : son la