C'est bien beau de se plaindre, de dépeindre à petites touches romantiques son spleen, de décrier les petitesses de la république... mais ça ne nourrit pas son homme et n'arrange rien au mal qui nous ronge ! Il s'agit nom de dieu de passer à l'action, de monter au créneau, d'assaillir bastions et barbacanes, poternes et mâchicoulis, de redr

J'ai déjà dit notre deuxième arrivée dans Berlin, "au mépris de toute chronologie", sens dessus dessous l'histoire, par pur caprice éclatant, souveraineté de l'enfant, jeu divin, orgueil démiurgique - y a-t-il plaisir plus entier que de déplacer nonchalamment les pièces de l'échiquier selon ses règles à soi ? Faire crouler la dame selo

Mike et moi, debout les premiers, commençons par piller l'Apotheke um die Ecke, pour conjurer la grippe montante. D'autant que le vent souffle dru, et que l'emmitouflement quasi-total (le col remonté jusqu'aux pommettes et le bonnet rabattu sur les sourcils) ne suffit pas à nous protéger du froid. Nous avons l'air de deux terroristes en promena

On dort, on rêve le village mégapole, les bars jamais fermés, la bière à 1 euro, les femmes belles et offertes, qui vous prennent par la main pour vous dégoupiller la braguette... et on est réveillé par les sarcasmes des pilotes, parce qu'enfin, Iena dont j'avais vanté les mérites, aveuglé par les on-dit de l'histoire, capitale du savoir

Mon dieu, mein Gott, dios mio, la confirmation est amère... Il aura suffi d'un trajet lapidaire à travers sa superficie pour se faire une idée définitive de la nullité de Dessau. Unteroberndorf n'a qu'à bien se tenir ! Ici, on ne rit pas, on grimace avec peine et l'on fuit prestement lorsqu'un inconnu - fût-il d'apparence aryenne et s'escrim

Quitter le séjour heureux de l'Allemagne, ses merveilles bon marché, son sens de l'accueil, sa démesure et sa fringale contagieuse de culture, tout ça pour regagner Genf et sa bile noire, son ciel spleenétique, l'étroitesse de sa rue à trois bars... le moral dans les chaussettes sales (les réserves de linge propre s'épuisent), on se traîn

Nous palabrons peu, un échalas francophile - un des organisateurs du festival, dont le visage poupin marqué par les fatigues m'est sympathique immédiatement - nous rejoint dans les loges (la salle est déjà vide, nous ne moissonerons pas la gloire aujourd'hui). Il expose ses griefs contre la ville ; fleuron de l'industrie du temps de la RDA, De

Au réveil, tout apparaît plus glauque encore, déparé des prestiges de l'ombre et des mirages des éclairages parcimonieux ! Le quartier est majoritairement turc - où trouver un café à croissants ? Briques sales, suif en suspension, malgré un soleil timide rien ne rit. Les frérots Ju Alexa (notre copine de Hambourg a fait le trajet avec nou

Berlin Berlin Berlin, le bilan n'est pas très positif, hormis la victoire éphémère au Zapata... Ironisons sur le sort malheureux des groupes en tournée : ils lancent des éclairs, leurs blasons éblouissent, quel prestige leur vaut une série de concerts dans des villes qui brillent au panthéon de la modernité alors que ceux-ci n'auront rass

Ah mes aïeux que nous fûmes beaux jeunes fougueux ! Une fois encore se confirma l'esprit d'à propos de Zoé ; dans l'adversité, ses forces décuplent et son charme devient irrésistible. Car au milieu de ce concert où l'univers tremblait et notre musique, avec l'irrésistible force d'attraction d'un trou noir, se gagnait les faveurs mesméris