Vous me pardonnerez, j'en suis sûr, ce jeu de mots idiot mais j'en avais envie. Je suis ici chez moi et ça se ressent. Il ne faudrait pas non plus que ma Légende des Miettes se transforme en infâme commentaire de télévision, c'est-à-dire dans l'à-peu-près et l'incompréhension générale. J'ai des échos amicaux et des remugles hostiles à

Mon premier lapin se situa vers la trentaine. Non qu'on m'en ait posé un, ni même que je fus victime du coup au niveau du cou, mais que je me mis en quête d'en acquérir un, pour l'éducation des enfants. J'ai toujours pensé qu'un gamin qui n'est pas précocément en rapport avec des animaux ne saura pas reconnaître, plus tard, la bestialité

Pendant presque vingt ans, au retour du cabinet, c'était la question. Presque médiévale. Juste après le "bonsoir !" et les bisous. " As-tu eu des notes ? " Au cours des saisons et des croissances, l'impertinente allusion se faisait plus concise. " Tu as eu des notes ?" " T'as des notes ?" " Toujours pas de notes ?" " C'est marre ! Montre-moi te

Ce matin, comme tous les matins à sept heures et quart, je sortai mon Barroux pour sa promenade matutinale. C'est un rituel dont je pourrais me dispenser au motif qu'il a quand même quelques hectares pour vaquer. Et, que toute la nuit, il assure notre sécurité en faisant sa ronde selon la routine immuable des archers du guet. Pas de créneaux n

Je reviens des sillons. C'est des macro-sillons, cette année. Les microsillons, c'est dans mon bureau. Le Sillon étant condamné par l'Eglise et Sion pataugeant dans le sang, à son habitude, je laisserai un cheffaillon infernal s'occuper d'eux. Voilà déjà bien dix ans que je traîne, trois fois par semaine, dans les labours. Au début, je pen

C'est la notation que griffonna Louis XVI sur son agenda à la date du Quatorze Juillet. Je pourrais me contenter de cette phrase pour çuy jour, en mentionnant en passant; que Marine Le Pen est élue à la tête du Front National avant la fin du dépouillement voteux, ce qui fait de ce parti une entreprise familiale dont on s'étonne que Kim Il-Su

Ce 29 octobre 1983, vers midi, la chaleur était étouffante à l'Hôpital de Pontoise. Nous étions tous en chemisette et saharienne. On appelle ça "l'été indien"; on aurait tout aussi bien pu le nommer "l'été vietnamien". C'est ce jour-là, en effet, que naquit ma deuxième production cosmopolite. S'agissant d'une fille, l'officier d'état-c

Je ne sais pourquoi, j'ai toujours eu une tendresse particulière pour les coiffeurs. Aussi loin que je remonte, je ressens un sentiment de bien-être à leur évocation. Je le consigne ici çuy jour car, justement, j'en sors. Avant mes douze ans, j'étais "en brosse" et j'y allais peu souvent car mes tauliers jugeaient qu'un coup de tondeuse devan

En fait, c'était la première. Première grossesse, première délivrance, première fille. Contrairement aux générations bourgeoises actuelles, c'est-à-dire pseudo-prolétariennes, ma femme et moi ne nous posions pas la question de savoir si nous aurions une descendance. Ou même, si nous pourrions ! Il est à noter que nos jeunes craintifs ac

C'est pas simple, une journée ! Vous me direz que c'est simple pour personne. Mais nous, médicastres, nous travaillons avant que les gens se lèvent, pendant leurs turbins et, encore davantage, pendant qu'ils sirotent leur saloperie de whisky, en se prenant pour des cadres affairés et dorés sur tronche. C'est chaque jour plus pénible. Madame M