Vincent Dussol, « La domination féminine », pages 313, 314 : « Pour rétablir la situation à leur avantage, la violence des femmes envers les hommes peut prendre un caractère encore plus subtil. Très difficile à identifier, à cerner et à analyser parce qu’impossible à concevoir à priori, cette violence n’en est pas moins réelle, in

Livre des proverbes : Le vin (XXXI, 4-7) Ce n’est point aux rois, Lamuel, ce n’est point aux rois de boire du vin, ni aux puissants de rechercher les liqueurs fermentées : de peur qu’en buvant ils n’oublient la loi, et ne faussent le droit de tous les malheureux. Donnez des liqueurs fortes à celui qui périt, et du vin à celui dont l’

Charles Bukowski, "Nouveaux contes de la folie ordinaire", Extrait : La grande défonce : L'autre soir je me suis retrouvé dans un concert-d'habitude je déteste ça. Au fond, je suis un solitaire, un vieil ivrogne qui préfère boire tout seul, avec sans doute pour unique espoir d'entendre un peu de Mahler ou de Stravinski à la radio. Mais ce so

Sebastan Haffner, « Histoire d’un Allemand », pages 35, 36 : (L’auteur a écris ce livre en 1939, alors qu’il venait de s’exiler en Angleterre) Bien des éléments ont contribué plus tard à la victoire du nazisme et en ont modifié l’essence. Mais c’est là que se trouvent ses racines. Non, comme on pourrait le croire, dans l’exp

Mikhaïl Cholokhov, "Le destin d'un homme", Extrait : Et la voici là maintenant, la guerre. Le deuxième jour, la convocation du comité militaire ; et le troisième au convoi, s'il vous plait ! Les miens m'ont accompagné tous les quatre : Irina, Anatole et les filles - Nastienka et Oliouchka. Les enfants se comportaient bravement. Mais pour les

Svetlana Alexievitch, "Les cercueils de zinc", pages 293 à 299 : (L'auteur transcrit le témoignage de la mère d'un soldat russe vétéran de la guerre soviéto-afghane.) Un récit de plus en guise d’épilogue, c’est aussi un prologue Un écrivain a dit : « L’âme est femme. » L’âme a une voix de femme, ai-je pensé, quand une mère, u

Albert Camus, « Le premier homme », pages 197, 198, 199 : [Dans cet extrait, Jacques (Albert Camus) discute avec un fermier pied noir, pendant la guerre d’Algérie.] - Ils n’avaient pas entendu parler de l’ancien gérant ? - Non. Puisque vous êtes du pays, vous savez ce que c’est. Ici on ne garde rien. On abat et on reconstruit. On pense

George Orwell, "1984", chapitre 6 : (L'auteur a écrit ces pages dans le contexte de l'année 1948, le titre du livre étant une anagramme de cette date.) Winston écrivait dans son journal : Il y a de cela trois ans. C’était par un sombre après-midi, dans une étroite rue de traverse, près de l’une des grandes gares de chemin de fer. Elle

Svetlana Alexievitch, "La guerre n'a pas un visage de femme", page 272 : (L'auteur donne sa définition de la souffrance et de son importance dans la civilisation russe) Parfois, je rentre chez moi après une série d'entretiens avec l'idée que la souffrance, c'est la solitude. L'isolement absolu. D'autres fois, il me semble que la souffrance est

Primo Levi, « La trêve » (dernière page) : J’arrivai à Turin le 19 octobre (1945), après trente-cinq jours de voyage : la maison était toujours debout, toute ma famille, vivante, personne ne m’attendait. J’étais enflé, barbu, mes vêtements déchirés, et j’eus du mal à me faire reconnaitre. Je retrouvai la vitalité de mes amis,