Après les verbes moches, dont la liste n'est d'ailleurs pas close (voir l'ajout récent de "branchiser"), passons aux substantifs : Automaticité "On n'est pas dans l'automaticité." (Un représentant de la Fondation Abbé Pierre, infos de France Culture, 05/09/2012) Dangerosité "(...) ne présentant pas de dangerosité." (Infos France Musique, 2

Dans un certain langage branché, on aime bien utiliser le mot anglais "spot" à la place de "lieu", "endroit". J'ai remarqué ça surtout dans Sortir, le supplément parisien de Télérama. "Le Vanderlust (...), un nouveau spot élégant du Paris estival" (Sortir, Télérama n°3260, juillet 2012). Et dans un numéro plus récent, au cours d'une i

Le parler populaire d'aujourd'hui tend à abandonner la conjonction "que". Voici quelques exemples attrapés au vol dans la rue ou dans les transports : "Tout' façon, on dirait elle fait exprès, Chantal." (12/03/2011) "On dirait il a encore maigri." (27/09/2011) "C'est là moi j'vais habiter." (03/10/2012) "C'est quand on est arrivés ?" (26/12/1

Cet article concerne les moins de 10 ans. La très jeune génération est en train de nous frabriquer un monstre lexical : le verbe "ialler". En effet, nos chers petits ne comprennent pas le rôle de l'adverbe "y" dans la forme "on va y aller". Ils croient que ce son "i" qu'ils entendent fait partie du verbe, alors ils font des phrases comme : "Je

Avez-vous remarqué que l'on monte désormais "à bord" des trains ? On nous le dit dans le micro : "Bienvenue à bord du TGV (...)"; "Pour le bon déroulement de votre séjour à bord (...)". Et qui est-ce qui s'adresse à nous de cette façon ? C'est le "chef de bord", bien sûr ! Ce vocabulaire est emprunté à l'aviation, qui depuis fort longte

Il y a déjà quelque temps qu'un ami (merci C.-M.) a attiré mon attention sur l'expression "en mode". Cette tournure vient du langage des jeunes. Récemment, j'ai passé une heure avec un garçon de moins de trente ans qui l'a employée trois ou quatre fois au cours de la conversation. Des exemples ? Il suffit de lancer une recherche sur internet

Suite au précédent article, je reviens au langage journalistique pour faire remarquer la place qu'y occupent les phares et les clefs. Tout ce qui est important, tout ce qui joue un rôle capital, est "phare", ou bien "clef". Par exemple, en ce moment nous savons tous que "la Chine et la Russie sont les deux puissances-clefs" capable de peser sur

Il y a longtemps j'ai parlé des noms de voitures auxquels on retranchait l'article, disant "Citroën C3" au lieu de "la Citroën C3" (voir ici). Cette façon de faire est toujours pratiquée, mais dans le même ordre d'idées j'ai remarqué entretemps que l'on faisait de même avec les noms de sociétés. "Avec Pages jaunes, la solution est autour

L'adjectif "compliqué" jouit en ce moment d'une faveur remarquable. On le préfère à "difficile", "ardu", "problématique", et tous leurs synonymes. Lorsqu'une journaliste d'Arte, à propos d'une vidéo anti-austérité censurée outre-Rhin, dit que pour les allemands "c'est très compliqué de la voir sur You Tube", l'usage du mot est encore ad

Les journalistes télé et radio ont tout un arsenal d'expressions toutes faites. J'imagine qu'on les leur fait réciter dans les écoles de journalisme : "Comment sont les fraudes ? - Les fraudes sont massives. - Très bien. Comment se font les réformes ? - Les réformes se font à marche forcée. - Bon. Et comment est la tendance ? - La tendance