Je suis à l’hôtel de l’aéroport, à la veille du départ pour la chine. vingt tournées déjà — le chiffre me surprend à peine, tant les départs finissent par s’effacer les uns dans les autres, comme les vagues d’une même mer. l’hôtel, lui, est fidèle à sa mélancolie fonctionnelle : tout y est propre, net, impersonnel. on dev
Yannick Rieu
Yannick Rieu
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Histoires, poèmes, fragments. Ce qui me traverse, ce qui m’interpelle ou me bouleverse. Des mots pour réfléchir, comprendre, sourire parfois, résister aussi. J’écris.
Yannick Rieu
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09/05/2011
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Mode, Art & Design
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Il y a toujours quelqu’un pour s’indigner plus fort que les autres. un ton, un froncement de sourcil, et soudain la vertu devient spectacle. on applaudit, on partage, on se réchauffe à la flamme du juste courroux. c’est si simple, si pur : il suffit d’avoir trouvé le coupable du jour. l’époque adore la propreté morale — celle qu’
On a fini par confondre la paix avec le silence. il suffit qu’on cesse de tirer pour se croire vertueux. le prix nobel n’honore plus la réconciliation, mais la mise en veille. c’est un trophée d’époque, distribué à ceux qui savent bien parler d’eux-mêmes en parlant du monde. obama l’avait reçu avant même d’agir — récompense
Je me souviens : bien avant de toucher un instrument, et bien avant de comprendre qu’un jour la musique pourrait devenir mon métier, je passe des heures absorbé par le magnétophone à bande de mon père, cet objet presque magique dont j’ignore le fonctionnement mais qui m’ouvre pourtant un territoire sans nom. j’enregistre des voix, des
On parle de la russie comme d’un ogre aux frontières, mais ce n’est souvent qu’un miroir tendu à nos propres frayeurs. le mot “menace” fonctionne comme un sortilège : il simplifie, rassure, enferme. il permet à l’occident de s’imaginer vertueux, défensif, victime d’un monde brutal qu’il a pourtant largement contribué à faç
Cela fait plusieurs fois que j’entends de la bouche d’onfray des propos surprenants. et je reste poli. cette fois-ci, c’est la goutte qui fait déborder le vase. dans le podcast expression libre publié par omerta en novembre 2025, michel onfray déclare, avec le ton faussement candide qu’on lui connaît : « ils inventent quoi, les chinois
En octobre 2025, mathieu bock-côté est reçu à tout le monde en parle pour une entrevue éclair où ses positions sur l’immigration, l’identité et la liberté d’expression fusent sans véritable possibilité de contrepoids. l’extrait est accessible ici : https://ici.radio-canada.ca/tele/tout-le-monde-en-parle/site/segments/entrevue/2227
Sur le tarmac, la lumière glisse sur les fuselages immobiles, ces géants d’acier dociles déguisés en promesse de liberté. leur silhouette évoque aussitôt les grands départs, l’aventure, le désir d’ailleurs. même dans leur gigantisme, ils gardent une grâce certaine, une élégance unique à ce mode de transport. dans les halls satur
Elles portent au bout du nez de petites fenêtres sur leur solitude. derrière ces vitres polies, le temps s’attarde, le monde s’atténue, et le regard devient mémoire. front assuré, montures en bataille : rouges, tigrées, violettes, parfois taillées comme des hublots d’art contemporain. on croirait que leurs visages ont été dessinés p
La chine, pour moi, est un miroir où se reflète la fatigue de l’occident : son bavardage, sa perte d’élégance. là-bas, je rencontre des regards patients, du respect sans proclamation, une présence qui n’exige rien. on dit souvent que les voyages ouvrent l’esprit, mais certains ferment les blessures. la chine ne m’a pas élargi le mo
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