Rien ne m'empêche plus d'interpréter les corps et les gestes comme des volontés artistiques, des réalisations esthétiques. Les aboutissements de recherches, de tentatives et de répétitions. Marchant avec une certaine nausée je force mon esprit à marcher d'un pas plus léger pour l'oublier. Le souvenir d'une parole quand il dit que mon pas

Chaque chose entreprise se solde par un ancrage dans l'échec et une aigreur dégueulasse. Tu ne crois sans doute pas à mon incroyable maladie. Mais ce que j'écris, ce que je prononce, je le lis ou l'entends l'heure ou le jour qui suivent. Et cette ironie métaphysique me blesse plus qu'elle ne m'amuse alors je veux m'abrutir. Ne plus lire ne plu

J'entends parfois que la dépression a ceci de sournois qu'elle provoque chez ses porteurs un attachement à elle. Le dépressif chérirait avec facilité sa douleur, comme si l'affection expliquait l'affliction. On conseille alors de se délier de son confort dépressif (!) pour guérir. Je ne crois pas que l'amour de l'état dépressif soit l'ori

je n'attends qu'une chose. la fin du monde. depuis toujours elle se prépare. le monde lui-même concourt à ce renversement. mais de même que ma chute ne connaît pas de fin, nous creusons sans jamais anéantir le monde. le progrès sinistre ne peut connaître aucune limite. ni foi ni loi n'empêchent l'ascension de l'horreur. je croyais qu'une f

C'est en juillet 2014 que j'ai ressenti le dilemme de mon existence. Pas le type de dilemme qui te propose gentiment deux possibilités, non. Celui qui ne te laisse qu'une option, moins la force de la réaliser.

J'aimerais m'arracher la tête, verticalement pour commencer. Prendre un scalpel et découper ma chair du front au menton. Saisir les parties molles et cartilagineuses de mon nez et de mes joues, les décoller et les écarter. Encore gratter, racler, les morceaux de muscles restant, encore. Puis toucher mon propre crâne, sanglant. toucher mon prop

Quand la guerre est finie, il faut cesser de se barricader derrière les murs de fortune aux barbelés rouillés, qui, dans leur temps, ont garanti notre survie. Quand la guerre est finie, il faut se reconstruire. Recréer et consolider les fondations. Une fondation est solide et paisible. Je ne veux pas, si par malheur une autre guerre éclate, n'

Si tu voyais juste, tu verrais qu'il n'y a pas de place pour le moindre tatouage. Ma peau, mes organes et mon esprit sont déjà trempés d'encre noire, une encre grasse, crasse, perpétuellement suante, suintante. C'est dur de la contenir. A l'aide d'une lame émoussée je la récolte, l'enferme dans des pots de verre inventés par ma tête. Je le

Quitte à rester bloqué dans ces barreaux gris et fumeux autant sourire, çalibérera de la dopamine et un peu de sérotonine, calmant à la fois l'addictivité etla fierté. Consommateur producteur, l'indépendance dans la dépendance. Ma haine est si massive qu'elle s'écrase dans sa propre densité. Si bienqu'après avoir consumé chaque débri

Au début tu sais rien Tu aimerais savoir tout Si je pouvais parler aux premiers moi.s je leur dirais : tu sais déjà tout. Car rien est tout. Et peut-être que j'ai ce pouvoir et que les premiers moi.s ont entendu mais n'y ont pas cru. Il doit y avoir autre chose derrière, entre, à côté, au-delà. Alors tu passes ta vie à chercher cet au-del