Paule Marshall : biographie
Romancière américaine d’origine barbadienne, Paule Marshall est un auteur majeur du courant littéraire afro-américain. Explorant dans ses récits la dualité des immigrants, partagés entre racines africaines et société occidentale oppressante, Marshall reste cependant méconnue du grand public, et ce malgré des critiques unanimes depuis plusieurs décennies. Retour sur une carrière primée et prestigieuse.
Débuts
Née le 9 avril 1929 de parents originaires des Barbades, Valenza Pauline Burke grandit à Brooklyn où elle fait le gros de ses études, tout d’abord au Lycée pour filles de Brooklyn, puis à Brooklyn College, et à Hunter College, dont elle est diplômée en 1955. Très tôt, après plusieurs voyages aux Barbades durant son enfance, Paule s’intéresse à l’écriture, et s’essaie à la poésie avant de se tourner vers la fiction. Son premier livre, "Fille noire, pierre sombre" (1959), est ainsi une semi-autobiographie décrivant la vie d’immigrants barbadiens à Brooklyn durant la Grande Dépression et la Seconde Guerre Mondiale. Centrée sur le personnage d’une jeune fille confrontée au racisme, le roman pose les bases de l’œuvre de Marshall. En 1961, elle publie "Soul, Clap, Hands and Sing", recueil de quatre nouvelles mettant en scène des personnages similaires, vieillards d’origine africaine tentant de se lier d’amitié avec de jeunes femmes pour échapper à la solitude.
Reconnaissance critique
Huit ans plus tard est publié "L’île de l’éternel retour" qui suit le quotidien compliqué de Merle, jeune femme en quête d’identité, fille de l’un des derniers propriétaires de plantation de canne à sucre d’une île fictive des Caraïbes. Opposition manichéenne entre société anglo-saxonne à problèmes et Afrique utopique, le roman divise. Marshall, de son côté, gagne en popularité, et finit par devenir enseignante, tour à tour à Virginia Commonwealth University, à Berkeley, à Yale, puis à New York. En 1983, elle publie deux ouvrages, "Reena and other stories", un recueil de nouvelles, et "Racines Noires", nouvelle tentative d’imposer l’héritage ethnique de l’Afrique comme alternative viable au capitalisme envahissant de la société occidentale. En 1991, Marshall écrit "Daughters", roman suivant le parcours d’une jeune femme partagée entre son héritage ethnique et son quotidien compliqué à Brooklyn.
Années 2000
En 2001, Marshall écrit "The Fisher King", portrait de deux familles séparées par le racisme et la lutte des classes dans les années 40, et qui se retrouvent des décennies plus tard par un councours de circonstances surprenant. Enfin, en 2009, Paule Marshall se livre dans "Triangular Road : A Memoir", collection d’essais personnels sur différentes périodes de la vie de l’auteur.