Les femmes rousses : la génétique et la culture

La rousseur est une caractéristique génétique qu'on retrouve dans certaines populations occidentales. Des études ont identifié le gène porteur de cette particularité. Les rousses, selon les temps et les pays ont été adulées ou rejetées, preuve de l'existence permanente des phénomènes de mode et de leur vanité.

Pourquoi naît-on roux ?

La rousseur est génétique. Elle est véhiculée par le chromosome 16 qui porte le gène MC1R. Il fait naître des individus au teint pâle, aux cheveux roux, et à la peau couverte de taches de rousseur. La cause en est une accumulation de phaéomélanine, un pigment clair jaune-rouge. Toutefois, le phénomène n'est possible que si le père et la mère sont porteurs du gène. La rousseur n'induit pas uniquement la couleur rouge des cheveux. La peau est particulièrement dépourvue de mélanine et sensible au soleil. La plus grande proportion de roux se trouve en Écosse et en Irlande. Cependant, il y en a également beaucoup parmi les Berbères, les Espagnols du sud-est et les Basques, car nombreux sont ceux qui possèdent ce gène dans ces populations. Il se pourrait que ce groupe atlanto-méditerranéen soit le résultat de l'invasion, il y a 8000 ans, d'une population portant ces caractéristiques, et qui se serait mêlée aux Cro-Magnon de la côte atlantique.

Le sentiment ambigu déclenché par les rousses

Depuis les temps anciens, la rousseur a été, à la fois maudite et désirable. Les Romains, qui avaient décrit les habitants de la Gaule comme roux et blonds, appréciaient les jolies femmes celtes. Cependant, à Rome, le roux, dénommé également le "rufus", le "rufin" ou le "rouquin", était un individu dont on se méfiait. La chevelure rousse évoquant, par ailleurs, les cervidés, le renard et les félins, contribue à attribuer la vigueur et la souplesse de ces animaux fauves aux femmes rousses. Certaines époques les considéraient comme des parangons de beauté. Les peintres de la Renaissance italienne, par exemple, ont souvent mis en scène des rousses et au XXIe siècle, nombreuses sont celles qui adoptent cette couleur, artificiellement. Il y a seulement 30 ans, on se moquait des "rouquines" à l'école et, en Egypte Antique, on leur jetait des pierres. Au Moyen-Âge, les rousses étaient des sorcières supposées ou des meneuses de loups. Comme quoi, la beauté en soi n'existe pas : est beau ce qui plaît.